Les Vésuliennes sont allées au bout de leur rêve. Le plus dur est peut-être à venir, mais l'histoire est belle.
VESOUL. _ « Je suis un peu fatigué du long voyage. Et que du voyage en ce qui me concerne (rires). » Cheikh Seck avait l'humeur badine hier. Samedi soir, sur les coups de 22h30, dans les couloirs de l'hôtel, l'humour était déjà à l'ordre du jour. « On a fait comme les footballeurs lyonnais. On a fêté l'accession dans un hôtel sans avoir joué. Au départ on n'osait pas trop fêter sans être sûr des résultats. Mais après c'est parti, tout le monde s'est embrassé dans le hall. On a commandé du champagne. Mais dans la dignité par rapport aux autres clients de l'hôtel et parce qu'il y avait un match à jouer le lendemain. »
Le dimanche, les filles l'ont emporté à Celles. « On avait à coeur de prendre une revanche sur le match aller et surtout de montrer qu'on ne montait pas par défaut. Histoire de crédibilité. »
Crédibles, les Vésuliennes le sont. Dix mois après sa genèse, cette belle histoire est paraphée de belle manière. Une fête est prévue samedi pour le baisser de rideau. Si Cheikh Seck n'est pas homme à se pavaner, la fierté est palpable. « Les filles peuvent être fières d'elles. Moi, je le suis en tant que coach. Amener un groupe au plus haut niveau, je ne l'avais connu qu'en tant que joueur. »
L'avenir en gestation
Quand il regarde dans le rétroviseur, l'entraîneur sénégalais n'oublie personne. « Il y a plein de choses à retenir. En premier lieu l'état d'esprit de ce groupe. Il est sain. Bien sûr, comme dans une vie de couple, il y a des hauts et des bas. Mais j'ai dit aux filles dans le bus du retour qu'elles avaient obtenu ce qu'elles méritaient. Leur travail est récompensé. Il y a chez nous une ambiance familiale mais quand ça bosse, ça bosse. Quant à Karine Qelaj, elle abat un travail colossal dans l'ombre. Aujourd'hui, on savoure mais ce ne doit pas être un aboutissement. L'année prochaine, on se fixera un autre objectif à atteindre. »
Si la balle est passée dans le camp des dirigeants, les grandes lignes de la politique sportives sont tracées Le fossé est grand. Au groupe façonné depuis des années, aux greffes opérées cette saison et en partie à l'origine de la montée (Delerce, Saïd-Mohamed, Khatkova... ), il faudra ajouter des recrues rompues à la D1. « Cinq filles pour que l'équipe soit tout de suite dans le bain. » Avant cela, la priorité du staff sera de conserver son groupe. « Certaines filles avaient ce rêve, d'autres l'ont déjà vécu. La première mesure sera de recruter le groupe existant. (NDLR : Marina Khatkova qui accouchera fin juin, a manifesté le désir de continuer). »
Il faudra aussi mener une petite révolution culturelle et passer à un fonctionnement semi-professionnel. « Le volume d'entraînement sera plus important. Des filles dans l'éducation vont peut-être devoir passer à un 80 % de temps. Tout est à l'étude. Nous avons un bon produit à vendre mais il va falloir faire vite et bien. Je ne me fais pas d'illusion, on va galérer. » Les filles de Vesoul rêvaient d'un autre monde. Bienvenue Mesdames !
Valéry TUAILLON l'Est républicain
8/05/07
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